- tenable
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1 ♦ Où l'on peut se tenir, demeurer (en emploi négatif). « Ce n'est plus tenable, nous grillons » (Zola). ⇒ supportable, tolérable.2 ♦ (Personnes) Que l'on peut faire tenir tranquille, maîtriser. « fallait pas l'exciter... Il était plus tenable [...] dès qu'on croisait les militaires » (Céline).⊗ CONTR. Intenable.Synonymes :Qu'on peut faire tenir en place, rester tranquilleSynonymes :Contraires :tenableadj. (Souvent en tournure négative.) Que l'on peut tenir, défendre; supportable. Ces positions ne sont plus tenables. à l'ombre, c'est à peu près tenable.⇒TENABLE, adj.A. — [Corresp. à tenir 1re Section I A 3, le plus souvent dans un cont. nég.] Qu'on peut tenir, maîtriser. Anton. intenable. Jonkind il était plutôt sage... Seulement fallait pas l'exciter... Il était plus tenable par exemple dès qu'on croisait les militaires, les fanfares (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 312).B. — [Corresp. à tenir 1re Section III A 1] MAR. Où l'ancre peut tenir, s'accrocher. Il est une multitude de côtes, de rades exclusivement abordables et tenables au navire; ce qui lui est un avantage sensible sur le vaisseau (MAIZIÈRE, Nouv. archit. nav., 1853, p. 64).C. — [Corresp. à tenir 1re Section III B 1] Où l'on peut tenir, résister. Synon. supportable. Avoir une bonne chambre bien fermée, sans feu, il est vrai, mais tenable cependant à l'aide de tous nos pardessus (MIOMANDRE, Écrit sur eau, 1908, p. 253).D. — [Corresp. à tenir 1re Section III B 1 et IV A 1] Lang. milit. Où on peut tenir, qu'on peut occuper, défendre. Synon. défendable; anton. intenable. Position tenable. Sous le feu de leurs canons, nos postes ne seront plus tenables (VERNE, Île myst., 1874, p. 445).— Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Les soldats des Malouines ont de quoi tenir trois mois (...) les Américains estiment la limite du « tenable » à trente jours (L'Express, 13 mai 1982 ds ROB. 1985).— Au fig., lang. cour., PHILOS., POL. [Le plus souvent dans un cont. nég.] Qui peut tenir, être soutenu. Synon. défendable, soutenable. Attitude, hypothèse, situation qui n'est pas tenable? Le dualisme ontologique de Spir est-il tenable ? (G. MARCEL, Journal, 1914, p. 11).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1160-74 à propos d'une ville, d'un pays « que l'on peut défendre contre l'ennemi » (WACE, Rou, éd. A.-J. Holden, I, 534: la cité mout deffensable, bien enforchie et bien tenable); 2. 1631 p. ext. à propos d'un endroit, en constr. nég. « où l'on ne peut demeurer (en vertu de conditions difficiles) » (N. PEIRESC, Lettres, éd. Ph. Tamizey de Larroque, t. 2, p. 176: Il se faudra enfin resoudre de gaigner la clef des champs, la place n'estant plus guieres tenable pour ceux qui ne sont pas assez robustes pour résister à des grands maulx [en période d'épidémie]). Dér. de tenir; suff. -able. En a. et m. fr. tenable a été d'usage fréq., dans différentes accept. liées à celles de tenir: comme subst. au sens de « celui qui tient un bien (dans certaines conditions), vassal » et comme adj. aux sens de « fiable (d'une parole) », « durable, constant (d'un sentiment, d'une personne) », « que l'on peut tenir ou retenir (d'un objet) », « qui résiste (d'une couleur) », v. GDF. et T.-L. Fréq. abs. littér.:79. Bbg. VERREAULT (Cl.). Les Adj. en -able en franco-québécois. Trav. de ling. québécoise. 3. Québec, 1979, pp. 218-219, 223.
tenable [t(ə)nabl] adj.ÉTYM. V. 1155; dér. de tenir; a eu plusieurs sens en anc. franç., « que l'on peut tenir, garder; stable; que l'on peut retenir ».❖1 Milit. (vieilli en emploi positif). Que l'on peut tenir, défendre. || « Pour la rendre tenable (Jérusalem) contre une armée régulière (…) » (Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, 4.).1 Le vent n'y tourbillonnait donc pas, et la place y était tenable, tandis qu'à la circonférence de ce cyclone ni hommes ni chevaux n'eussent pu résister.J. Verne, Michel Strogoff, p. 143.2 (1640). Mod. (En phrase négative ou de valeur négative). Où l'on peut se tenir, demeurer. || Ce n'est plus tenable, nous grillons (1. Griller, cit. 10). ⇒ Supportable. || C'est à peine tenable.2 Quand vous serez parti, Joseph, la maison ne sera plus tenable pour moi (…) J'étais si bien habituée à vous (…)O. Mirbeau, Journal d'une femme de chambre, XIV.♦ Fig. || « Sa position (d'un ambassadeur) n'était plus tenable » (Goncourt, Journal, 1er févr. 1887).♦ N. || « Les soldats des Malouines ont de quoi tenir trois mois (…) les Américains estiment la limite du “tenable” à trente jours » (l'Express, 13 mai 1982, p. 101).❖CONTR. et COMP. Intenable.
Encyclopédie Universelle. 2012.